Cet article rappelle les origines italiennes de Georges Brassens, dont la mère, Elvira, venait de la Basilicate. De plus, Sète est une ville de forte immigration italienne depuis la fin du XIX ème siècle, et Brassens a certainement été imprégné de l’ambiance italienne de cette ville, même s’il en parlait peu, et qu’il ne parlait pas la langue de Dante. Alors, Brassens, un italien qui s’ignorait ?
Il faut évoquer bien sûr les diverses interprétations italiennes de ses chansons, mais aussi l’admiration qu’il a suscitée chez les auteurs compositeurs italiens, en évoquant plus particulièrement le cas de Fabrizio de André qui s’est beaucoup inspiré de lui dans ses textes et ses mélodies ; même timbre de voix, mêmes rythmes musicaux, même thèmes de l’amour, des marginaux et des exclus, au point qu’on a pu le qualifier de Brassens italien, ses textes, comme ceux de Brassens, étant considérés comme des poésies étudiées dans les écoles.
Deux vers de sa chanson » Via del Campo » semblent directement inspirés de la manière de Brassens :
« Dai diamanti, non nasce niente, dal letame nascono i fior » (des diamants, rien ne naît, du fumier naissent les fleurs).
Tant de proximité aurait dû faire se rencontrer ces deux compositeurs. Pourtant, De André s’y est toujours refusé, voulant garder une relation distante. Par timidité ? Par crainte du modèle ?
Christian PORCHER