Enfin le CCFI reprend ses voyages après deux ans de “galère”. Du 1er au 8 avril 2022 à Rome , 22 participants du CCFI suivront le parcours proposé par l’association Yes Art Italy (Association romaine qui promeut l’art et la culture à travers des visites guidées et des voyages).
Avec la pandémie, deux voyages ont été organisés et annulés, un à Naples 2020, l’autre en Sardaigne 2021.
La commission voyage du CCFI (Viviane, Christian, Franco et Philippe) a persévéré en décidant d’organiser le voyage 2022 à Rome.
Dans un contexte sanitaire évolutif, le CCFI et Yest Art Italy ont réussi à construire un voyage basé sur le thème de l’année “Rome capitale de l’Italie moderne”.
Christian Porcher du CCFI et Paolo Valentini de Yes Art Italy ont été les maîtres d’œuvre de ce voyage. Pas facile d’établir un programme avec un environnement qui bouge sans arrêt (pandémie, contexte international, élections, ……).
Enfin nous y sommes ! le 1er avril 2022, 22 participants du CCFI sont arrivés à Rome pour suivre le programme organisé par Yest Art Italy. Du 1er au 8 avril 2O22, quotidiennement, vous pourrez suivre ici le reportage de Christian Porcher.
jeudi 7 avril 2022
Excursion à Tarquinia en bus pour la journée. Tarquinia est une petite ville médiévale entourée de remparts située à une centaine de kms de Rome, connue pour sa nécropole étrusque. Visite du musée qui abrite une riche collection d’objets trouvés dans les tombes.
Le musée est un beau palais médiéval.
Déjeuner ensuite au restaurant Namo. Qualité gastronomique au rendez vous : artichaut farci, risotto de zucca, brochettes de poulet aux asperges et sabayon, chou à la crème ou île flottante pour terminer.
Visite ensuite des tombes de la nécropole, ornées de fresques.
Retour à Rome en soirée.
Dans le bus, les tentatives de chanter “Volare” sont pleines de bonne volonté, mais rencontrent un succès relatif…fatigue ? Gorges enrouées par les différences de température ?
Durant le voyage Paolo nous a proposé de noter les restaurants. Le mieux noté fera l’objet d’un article dans BloggingArt, le blog de Yes Art Italy, qui a une notoriété dans le domaine gastronomique à Rome.
Et le gagnant est…Namo de Tarquinia. Ce n’est sans doute pas un hasard, car ce restaurant est classé par Slow Food et par le Guide Michelin.
Nous nous disons ensuite au revoir avec toute l’équipe de Yes Art Italy. Merci à Paolo et à son équipe, nos guides Alessandra, Barbara et Massimo. Sans oublier Lorella, l’épouse de Paolo qui a œuvré au choix des restaurants et nous a si gentiment accueillis pour une soirée concert suivi d’un superbe buffet, et Natalia pour sa prestation au piano et son amie Chiara, chanteuse.
A bientôt.
mercredi 6 avril 2022
Visite du Palais du Quirinal. L’entrée est particulièrement difficile. Les billets sont nominatifs et portent les dates et lieux de naissance pour des raisons de sécurité. Malgré le soin porté à satisfaire ces exigences, il y a des erreurs de transcription. Et ces exigences sont renforcées à cause du climat de guerre actuel. Le contrôle est très tatillon et 3 personnes risquent de ne pas rentrer. L’affaire fait même déplacer un supérieur hiérarchique de la sécurité. Rien n’y fait… Heureusement, Paolo a su dénouer cette situation avec diplomatie, plaidant notre bonne foi et mettant sa carte de journaliste en jeu. Ouf ! Tout le monde rentre enfin.
Et c’est une visite au pas de charge qui nous attend, encadrés de très près par le personnel de sécurité. Nous traversons l’enfilade des salons splendides, y compris ceux où sont reçus les ambassadeurs et le président du conseil. Et même le bureau du président de la République lui-même, sommet absolu de notre voyage sous l’emblème de Rome Capitale.
A la sortie, la pluie nous attend. Et nous repartons à pied vers le Mausolée d’Auguste. Changement de décor, après le lustre du palais, succèdent la rudesse et le dépouillement de ce monument antique, imposant par ses dimensions, qui a été récemment restauré et ouvert au public.
Nous sommes ensuite invités chez Paolo pour une soirée “surprise” :
concert privé de piano et chant par Natàlia, la fille de Paolo, et Chiara, une amie. Sont mises à l’honneur des pièces de compositeurs russes pour honorer la culture russe qui ne doit pas être mise au ban de la culture internationale.
La culture se situe au-delà des considérations stratégiques et doit dépasser la guerre.
Au programme : une introduction de Rachmaninoff, suivie du thème de Roméo et Juliette de Prokofiev. Magnifique. Puis Chiara interprète au piano une suite de Bach et quelques chansons de sa composition. Moment délicat et touchant. Après les applaudissements, Natalia et Chiara doivent nous quitter pour un autre concert en ville, et Lorella, l’épouse de Paolo
nous sert un buffet fabuleux. Nous sommes reçus comme des princes. Merci à Lorella et à Paolo, et merci aussi à Natalia et Chiara pour cette soirée exceptionnelle d’amitié qui marque notre voyage d’un point d’orgue.
Introduction de Rachmaninoff par
Natàlia Valentini
Thème de Roméo et Juliette de Prokofiev.
Natàlia Valentini au piano.
mardi 5 avril 2022
Nous partons vers Tivoli. Un bus confortable et spacieux nous permet de parcourir la distance d’une trentaine de km qui sépare cette petite ville de Rome.
Bien que fortement urbanisée, la campagne romaine garde encore de beaux vergers d’oliviers. Le soleil est resplendissant et l’air vif.
Tivoli est une jolie petite ville médiévale perchée sur les pentes des monts Tiburtini. Tibur était son ancien nom qui remonte à 1215 avant JC selon la tradition. Cette ville est plus ancienne que Rome et lui a fourni les pierres de travertin nécessaires à la construction de ses monuments. Ambiance reposante des rues tortueuses au charme provincial.
Visite de l’église Sainte Marie Majeure notable pour ses beaux pavements de marbre de style cosmatesque.
L’entrée de la Villa d’Este toute proche, se fait en traversant le cloître d’un ancien couvent franciscain. Puis nous parcourons l’enfilade des pièces décorées de fresques de ce palais du 16ème siècle érigé par le cardinal d’Este pour assurer son prestige en tant que prétendant à la papauté, mais qui ne fut jamais élu pape. Les jardins de ce palais sont magnifiques, animés de nombreuses fontaines, certaines monumentales, d’autres plus discrètes. Et le printemps est là avec des vasques de jonquilles et de tulipes.
Déjeuner fabuleux à la trattoria Da Gabriella, voisine du commissariat de police qui en a fait sa cantine, gage de qualité selon Paolo. Effectivement, la police a bon goût, nous pouvons en témoigner : saumon fumé et salade de poulpe, ragoût de moules en sauce, poisson excellent et d’ une fraîcheur irréprochable. Un menu de la mer délicieux.
L’après-midi est consacré à la visite de la Villa Grégoriana, chemins escarpés parmi les cascades d’eau alimentées par l’Aniene dont le cours a été dérivé lors de travaux hydrauliques importants au 19ème siècle sur décision du pape Grégoire XVI pour éviter des inondations. La grande cascade fait 120 mètres de haut. Grâce à ce système hydraulique, Tivoli fut la première ville italienne à être dotée de l’électricité.
Sur le sommet de l’autre versant de la gorge, les colonnes de l’ancienne acropole romaine constituent un décor romantique, qui n’est pas sans rappeler aux nantais les paysages de la Garenne Lemot de Clisson, inspirés justement par ceux de Tivoli.
Retour silencieux en bus vers Rome : tout le monde dort…
lundi 4 avril 2022
Matinée libre.
Départ de l’hôtel 13h30 vers le Vittoriano (la fameuse machine à écrire), à l’architecture discutée. Certes, de loin ce n’est pas un chef d’œuvre, mais de près il réserve des surprises, riche d’angles de vue et de panoramas sur la ville. Et animé par une population impressionnante de goélands argentés (i gabbiani), souvent confondus avec des mouettes, peu farouches mais agressifs, qui ont trouvé dans la ville un cadre de rêve avec une nourriture abondante dans les poubelles et les décharges. C’est devenu un symbole du laisser aller municipal concernant les ordures.
Le Vittoriano abrite la tombe du soldat inconnu.
De la terrasse supérieure du Vittoriano, on aperçoit la chaîne proche des Apennins, dont les sommets sont encore couverts de neige.
Puis, nous partons vers l’église San Nicola in Carcere, dont la particularité est d’avoir été construite sur les ruines de 3 temples antiques, avec un réemploi des matériaux visuellement évident (colonnes du temple de Junon incluses dans les murs exterieurs). Nous visitons les souterrains, enchevêtrement de matériaux antiques et modernes.
Nous faisons une halte bienvenue dans le Ghetto proche, puis nous repartons vers l’île Tibérine. Impression de village calme dans la ville bruyante. Le Tibre a un débit impressionnant avec les pluies des derniers jours. Nous nous dirigeons ensuite vers le Campo dei Fiori, avec la statue de Giordano Bruno. Passage devant le palais Farnèse, ambassade de France, dont la façade en travaux est partiellement recouverte d’un bâchage artistique étonnant.
Nous revenons ensuite au Ghetto pour le dîner au restaurant La Taverna del Ghetto.
Menu du jour : houmous, falafel, artichaut à la juive, beignet d’anchois et de morue, tagliatelles aux joues de bœuf, risotto de morue, agneau au four et pour terminer un assortiment de gâteaux. Menu impressionnant et délicieux et généreusement arrosé d’un excellent vin blanc et rouge du Lazio. Heureusement que des navettes nous attendaient pour revenir à l’hôtel !
dimanche 3 avril 2022
Visite du quartier Coppedè, folie architecturale, construit dans les années 1920 par l’architecte homonyme. C’est un îlot d’une vingtaine de maisons particulières et d’immeubles d’appartements situé au nord est de Rome, à l’architecture chargée et pleine de signes maçonniques, inspiré par le mouvement architectural Liberty, qui rappelle des quartiers de Barcelone ou de Prague. Une ambiance urbaine très spéciale, déroutante et peu connue de Rome. Une totale découverte pour beaucoup de nous.
Nous prenons ensuite le bus vers la via Veneto, artère de Rome rendue célèbre par La Dolce Vità de Fellini, et nous pénétrons dans le parc de la Villa Borghese par l’imposante porte Pinciana. Heureusement, le soleil est revenu et nous permet de faire une agréable traversée à pied de ce poumon vert de Rome. Ambiance dominicale, les romains se promènent aussi dans ce parc. Nous arrivons à la porte Flaminia qui ouvre sur la piazza del Popolo. Rapide arrêt pizza, et nous prenons le métro vers la place d’Espagne. Montée majestueuse des marches de la Trinité des Monts, parmi une foule dense et sous les coups de sifflets de la police pour empêcher les gens de s’asseoir sur les marches. Belles, mais rudes marches !
Et nous arrivons à la Villa Médicis, où nous attend une guide officielle de la villa qui nous explique dans un français parfait l’histoire de la Villa. Tour des jardins, aux plantations toujours vertes, mais sans fleurs, pour symboliser l’éternité. Puis visites des chambres historiques aux plafonds à fresques.
Nous reprenons ensuite le métro pour un tour d’églises : Saint Pierre aux Liens, où nous admirons le Moïse de Michael Ange mis en valeur par un éclairage tout récent et dans une ambiance sonore majestueuse d’orgues, puis Sainte Prassède où se niche une toute petite chapelle qui est un pur joyau de mosaïques byzantines, enfin Sainte Marie Majeure malheureusement fermée à l’heure où nous arrivons. Ce sera pour un autre jour.
Un arrêt à l’hôtel d’une petite heure nous permet de souffler et nous repartons vers le restaurant l’Archetto di Cavour. Ambiance œnothèque, avec des rangées impressionnantes de bouteilles de vin. Repas excellent, avec antipasti de charcuteries (délicieuses), ravioles de ricotta aux épinards et sauce tomate, rôti de veau ou poulet rôti et pommes au four, et pour terminer une surprenante pizza à la Nutella. Une mention toute spéciale pour le vin du Lazio, très parfumé et de caractère, qui me rappelait le Barollo.
samedi 2 avril 2022
Visite de l’église San Andrea della Valle, où se déroule la première scène de La Tosca de Puccini. Puis visite des souterrains du stade de Domitien sous l’actuelle place Navone qui en a pris la forme. Ruines imposantes et peu connues des structures en travertin et briques de ce stade antique. Puis promenade sur la place Navone où persiste la forte rivalité du Bernin et de Boromini dans les sculptures des fontaines et les façades.
Petit retour sur la photo emblématique du CCFi de cette année : c’est le bras levé de l’une des statues de la fontaine des 4 fleuves du Bernin en signe de désapprobation du style de la façade de l’église de Sainte Agnès qui lui fait face, œuvre de Boromini. Une rivalité qui a de la classe et qui persiste à travers les siècles. Passage devant le Panthéon puis visite de l’église Saint Louis des Français, où les 3 tableaux du Caravage attirent toujours la foule.
Déjeuner au très chic restaurant Gusto. Repas digne d’une table étoilée, service stylé, avec mention spéciale pour les ravioles au mérou, un pur délice.
Visite de l’église Saint Ignace de Loyola, où nous nous abritons d’un orage qui fit trembler les murs de l’édifice. A la sortie, la grêle nous attendait.
Ceci n’empêcha pas la poursuite du programme : visite du palais de Venise, avec ses splendides peintures primitives italiennes, entre autres chef d’œuvres. Nous passons devant la fenêtre du balcon où Mussolini déclara la guerre à la France, les Etats Unis et l’Angleterre. Sombre souvenir en ce nouveau temps de guerre.
vendredi 1er avril 2022
Départ frisquet à Nantes, et arrivée tout autant frisquette à Rome. Nous étions attendus par le chauffeur de navette à l’aéroport et l’entrée dans Rome se fit sans problème.
Puis installation à l’hôtel et rencontre avec Paolo Valentini, Lorella son épouse, Alessandra et Barbara, guides de Yes Art Italy. Retrouvailles chaleureuses avec Paolo et Lorella pour ma part. Petite présentation réciproque de YAI et du groupe. Distribution et paiement des cartes de bus et des navettes, réglage des radio récepteurs individuels, puis nous partons, divisés en deux groupes, à la découverte du quartier du Viminal, quartier bourgeois de la fin du 19 ème siècle, où se trouve la gare Termini. Nous passons devant les restes des anciens thermes de Dioclétien, occupés par l’église Santa Maria degli Angeli, dont l’architecte fut Michael Ange.
Puis nous contournons la Piazza della Rébubblica, sa fontaine monumentale et les belles façades d’ immeubles à arcades. Nous descendons une partie de la Via Nazionale pour bifurquer à gauche vers le Theâtre de l’Opéra.
Et nous arrivons à la plus ancienne pizzeria de Rome ” Est, Est, Est” dénommée ainsi parce qu’un prélat qui avait abusé du vin de la maison et à qui on demandait quel était le nom de ce vin, répondit en latin ” est , est, est…” (c’est, c’est, c’est…) sans finir sa phrase, car tombé mort d’apoplexie pour l’avoir trop apprécié. Ce serait une légende, mais on la raconte encore. En fait la pizzeria s’appelle aussi Ricci et est un lieu au charme rétro, avec boiseries anciennes et une ambiance authentique.
Et le repas fut pantagruélique ! Suppli, bruschetta, beignets de morue, légumes grillés, focaccia, et les pizze romane différentes des napolitaines, car plus fines et plus croquantes.
Avec un delicieux tiramisu pour terminer.
La petite marche de retour vers l’hôtel dans l’air vif était bienvenue pour aider à la digestion.
Paolo nous a reçus avec tous les honneurs, et ce restaurant en est la preuve. Première soirée très réussie.